Boucle vidéo, 29 minutes.
Portrait d’Odetta – Le Sacrifice confronte les deux versions exécutées par le Caravage d’un même épisode biblique de la Genèse qui aurait été réalisées à deux moments différents de la carrière du peintre : la version du Sacrifice d’Isaac conservée à la galerie des Offices de Florence, qui lui fut commandée vers 1603 par le Cardinal Maffeo Barberini, et celle, antérieure d’une dizaine d’années et à l’attribution plus contestée, de la collection Barbara Piasecka Johnston de Princeton, que certains imaginent plutôt de la main de Bartolomeo Cavarazzi.
En navigant d’une version à l’autre, le montage souligne les disparités des deux tableaux et célèbre leurs singularités formelles dans un dispositif à la fois visuel et sonore insistant sur la musicalité de leurs compositions respectives. Montrant Odetta agenouillée devant un coffre dont elle extrait des objets bruyamment, il invite le spectateur à suivre son modèle pour fouiller les soubassements de la représentation et exercer au mieux son sens de l’analyse, malgré l’évocation d’un tri impossible dénonçant la difficulté de l’exercice.
En marge du Sacrifice d’Isaac, le montage convoque d’autres compositions du Caravage, parmi lesquelles les différentes versions du Joueur de Luth que reprend dans la série Teorema le diptyque Jeune fille à la Guitare. Par le truchement de ces références plus implicites, il pointe le rôle central qui y joue le sens du toucher.
