Inferno

2020



Boucle vidéo, 31 mn 19.

Deux versions différentes d’Inferno existent au sein de Teorema. La première, épousant le principe de la plupart des portraits de la série, propose, par jeux de surimpression, un dialogue entre la scène d’enlèvement du corps d’Odetta dans Théorème qui marque le terme de son parcours et des détails de la composition Judith décapitant Holopherne du Caravage conservée à Rome dans les collections du Palais Barberini. La seconde fonctionne sur le principe d’un diptyque pour faire interagir le même extrait de Théorème avec les deux variantes qui auraient été réalisées par le Caravage sur le sujet biblique, impliquant, parallèlement à la version du Palais Barberini, celle dite ‘de Toulouse’, découverte dans un grenier en 2014, avant d’être acquise par l’homme d’affaires et collectionneur d’œuvres d’art américain J. Tomilson Hill dans un contexte de traitement médiatique retentissant.

À travers cette structuration, le montage pousse le spectateur à comparer les deux versions existantes du tableau. Mais plus qu’il ne cherche à en souligner les disparités, il éprouve, au regard des polémiques qui ont animé le monde de l’art au moment de sa découverte, l’authenticité de la composition toulousaine au prisme scientifique que proposerait le film. Conformément à la nature des scènes filmiques sollicitées et des effets d’allers-retours proposés par le montage, il pointe les mécanismes comparatifs de la recherche mise en place, les hésitations qu’elle génère et la nature des conclusions qui peuvent en découler. En navigant d’un pan du diptyque à l’autre, le spectateur est précipité dans la posture de l’expert et directement sollicité pour faire son propre jugement.

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