Boucle vidéo, 35 minutes.
Brossant un portrait du personnage interprété par Silvana Mangano dans la première partie du film de Pier Paolo Pasolini, Portrait de Lucia – Illuminations convoque différents fragments de Saint-François en méditation du Caravage conservé à Rome, au Palazzo Barberini. La mention d’Illuminations auquel il est associé reprend le titre d’un recueil de poèmes d’Arthur Rimbaud qui y est feuilleté et auquel se substitue le crâne devant lequel se recueille le saint à la faveur du processus d’identification que le montage met en place entre le personnage pasolinien et la figure caravagesque.
Une forme de portrait intime, qui relèverait de l’introspection, semble se dessiner dans cette articulation. Mais tout en induisant une profondeur et une complexité propres à Lucia, il demeure paradoxalement opaque et la garde hors de portée de l’entendement spectatoriel. Scandé par le tintement d’une cloche qui fait des incursions répétées dans la bande sonore, un mouvement d’élévation spirituel ne semble pas moins induit dans l’évocation à travers la nature et l’imbrication savante des images qui y sont convoquées.
