Exposition personnelle.
Commissaire : Mathias Coullaud.
L’exposition rassemble une série de pièces chorégraphiques et musicales réalisées entre 2012 et 2017. Tout en revisitant de nombreux classiques de la comédie musicale ou de films donnant une part belle à la danse, elles constituent les cadres de différents types d’expérimentations formelles, aussi bien visuelles que sonores, qui travaillent sur des principes de désarticulation et de restructuration des matériaux en présence. Corps des danseurs et figures chorégraphiques y répercutent les manipulations opérées sur la texture des images et la matérialité du film dans un tonitruant maelström, joyeux et endiablé, qui met en perspective notre rapport aux images et éprouve notre mémoire lacunaire des films.
C’est affectif …
Les souvenirs, mes souvenirs …
La mémoire, notre mémoire, sa part autobiographique et l’immanence du passé dans le présent …
C’est ce maelström essentiel et fictionnel que convoque Laurent Fiévet dans l’exposition « Ball change » que la galerie Mathias Coullaud va lui consacrer du 20 mai au 22 juillet 2017, réunissant 4 installations et montages vidéos différents – Disclocated, Cancan, Hollywood & Wool stockings.
Pourquoi ?
D’abord, par l’évocation d’un âge d’or du cinéma devenu universel, la comédie musicale hollywoodienne dans tout ce qu’elle a de spectacle total, de magie, d’invention, de perfection maniaque avec ses héros mythiques, mythologiques…Fred Astaire, Gene Kelly, Cyd Charisse, Jerome Robbins, Leonard Bernstein…une sorte de « bonbon mémoriel » que nous nous transmettons depuis nos parents, nos grands-parents – comme un héritage. C’est aussi une « hystérisation », celle de la narration et du rythme, du tempo … presque une folie de la mémoire et des corps que Laurent Fiévet évoque dans Cancan – référence à Jean Renoir et au cinéma musical et dansé français.
Puis, la musique et le corps, piliers essentiels du genre que Laurent Fiévet va s’amuser, avec l’arme du montage et de la déformation visuelle, à modifier, tordre, transformer. C’est comme la vibration d’un souvenir mais actualisé, contemporain, encore plus fort, présent et sournois et qui par sa douceur rassurante finit par s’immiscer et provoquer en nous un déséquilibre presqu’un malaise …
Devant nous une perfection irréelle se déploie devant nos yeux et nos oreilles et la danse en est le vecteur cathartique – tout est faux, tout est parfait – Laurent Fiévet réécrit l’histoire, reforme une nouvelle chorégraphie: celle de l’image, de nos souvenirs et de nos émotions.
C’est au final une invitation, au plaisir et à la danse, bien sûr, au goût de ce cinéma là évidemment mais aussi un acte militant, un appel à la vigilance et à la mise en cause de nos conforts intellectuels, de leurs certitudes même les plus « plaisantes et doucereuses » – il faut toujours rester éveillé !
Mathias Coullaud, avril 2017
Vernissage le samedi 20 mai, de 14 heures à 19 heures.
Galerie Mathias Coullaud
12, rue de Picardie
75003 Paris
Ma – Sa : 13 heures – 19 heures et sur rendez-vous.
T : +33 171 20 90 41
www.mathias-coullaud.com